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Camille through the looking-glass
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  • Photos, croquis et textes d'un peu tout et n'importe quoi provenant de la caverne d'Ali Camille pour un peu plus de magie, rires, larmes et envies. Une collection de pensées et de couleurs où "la corvée d'être utile est épargnée aux choses".
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Camille through the looking-glass
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14 octobre 2010

Blah, blah et bol d'air frais...

Il y a du nouveau dans le cinéma français, c'est chose sure aujourd'hui. L'émergence de nouveaux réalisateurs aux films intimistes mais profondément générationnels, nous offre une bulle d'air vivifiante et bienvenue.

1erfilmfran_ais

Sorte de mouvement commencé, peut-être, par le très délicat La Naissance des pieuvres de Céline Sciamma en 2007, cette année on découvre trois nouveaux premiers films qui rentrerait dans cette même "catégorie".

Simon Werner a disparu de Patrice Gobert, La Vie au Ranch de Sophie Letourneur, et Belle épine de Rebecca Zlotowski, tous trois présentés durant la 63ème édition du Festival de Cannes.


Mais attardons-nous aujourd’hui sur La Vie au Ranch.


lavieauranchUne

La Vie au Ranch est d’une simplicité et d’un naturel impressionnant, il est certes bruyant mais se crée et se compose dans le vrai.

Film choral par excellence, la parole y est centrale. C’est ce qui lui doit sa comparaison avec les films américains nés de la tribu de Judd Apatow (comme ici chez Isabelle Reignier). Les discussions s’enchaînent comme une partition rythmique qu’il est des fois difficile de suivre mais souvent très drôle à entendre.


You look like a baby prostitute extrait de La Vie au ranch

Le film tire son naturel dans la façon dont il a été conçu et petit à petit se construit. Cette sensation de vérité tient dans la technique de composition du film mais surtout dans le scénario. Le groupe d’acteurs non professionnels, a été mis en situation d’improvisation et le dialogue a ensuite été tiré et manipulé en fonction des expressions et de la façon de parler de chacun. En plus d’utiliser leurs propres mots, les actrices sont dans leur environnement, dans des lieux qu’elles connaissent intimement et les liens entre elles-mêmes ne sont pas forcés par les besoins du tournage mais réellement existants (certaines se connaissent depuis la maternelle).

Outre la thématique du groupe et la vie étudiante, il est question d’identité, ou, comment trouver sa place dans le monde : doit-on se détacher du groupe pour faire exister et évoluer sa propre personnalité?

Le film se découpe en trois parties distinctes et retrace un morceau de vie dans un groupe post-adolescent. Le premier temps du film est le plus long, il plonge le spectateur « comme dans une mêlée de rugby » à l’intérieur du groupe et de sa vie quotidienne où les conversations à tout va vous basculent pour un temps dans le monde abyssale de l’étudiant…-diant-diant. Enchaînements de fêtes, de réveils difficiles, de longues soirées, de rencontres, d’engueulades et discussions…

Puis plus calme nous voici à la campagne où le groupe face au silence ne sait plus comment réagir face aux comportements de certaines.

Enfin c’est dans l’isolement que se termine le film, plus de ranch, mais des valises…

Une évolution vers l’indépendance douce amère de la construction de soi.

Ce film générationnel ne se défini pas ou ne pointe en aucun cas vers des notions politiques et ou une critique de la situation des jeunes d’aujourd’hui. Il montre juste un petit bout de vie, une brisure qui conduit au changement et à l’âge adulte. Il montre ce que chacun de nous connaît.

Le texte tiré de la réalité, en plus de paraître ultra naturel, est donc, également violent, cru, sincère, drôle et touchant. C’est aussi ici que l’on peut faire le lien avec les nouvelles comédies américaines douces amères inventées par Apatow. Pas de censure ou de remontage politiquement correcte de la vie de tous les jours, on montre le vrai sans avoir peur de la vulgarité qui existe au quotidien. On ne reconstruit pas l’époque, on l’assume. Dans La Vie au Ranch, on picole, on parle, on crie, on critique, on fume, on s’engueule et on pisse entre deux voitures, bref, on vit.


Pipi Room Party extrait de La Vie au ranch

À la fois très nouveau et familier ce petit film sans prétention se laisse regarder comme on déguste un bon petit bonbon.

Enfin et en commun avec La Naissance des Pieuvres ou le plus récent Belle Épine, le film de Sophie Letourneur place la femme ou jeune fille au centre, non pas comme objet désir mais comme sujet même du film et de l’histoire, dans la tradition des vrais « Chick-flick ». Chicks, c’est d’ailleurs le titre pour la diffusion anglophone du film… Doesn't this feel good ?!

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Commentaires
C
He he tu te fais pas trop chier toi dans tes commentaires... Pardon de t'avoir déçu, mais je pense toujours que la Vie au ranch et un très bon film avec une volonté derrière... et même (oui oui!) une volonté très littéraire et esthétique, qui surement ne rentre pas dans tes critères mais sont bien présents dans le film. Quant à la comparaisons avec Apatow, plus j'y pense moins ça marche en fait, parce que à part le cru des dialogues ça n'a pas grand chose à voir... je ne pense pas que Sophie Letourenur veuille faire du ciné indé "à la française", elle a un vrai parcours de recherche créatif et ce film est une suite logique à sa démarche abordée avec ses courts-métrages. Tu as le droit de ne pas aimer le film, je le respecte totalement mais ne devient pas une sorte de caricature de la <br /> critique mesquine qui poignarde ces gens qui tente de nouvelles choses... Je ne comprends d'ailleurs pas ta dernière phrase elle semble semble en contradiction avec le reste...
C
Quand tu parles de simplicité, tu rappelles le fait que tu aurais pu le réaliser avec ton iPhone ?<br /> <br /> Il y a un problème de taille, avec ce film. C'est charmant de vouloir faire de l'indé américain à la française, mais c'est chercher à copier tout un système dans un cinéma français qui, en fait, n'y a recours que pour éviter d'avoir à créer.<br /> C'est du Apatow, en effet. Beaucoup trop Apatow pour que ça passe comme ça, l'air de rien. <br /> La vie au ranch, c'est un film qui ne va nulle part. Le parti pris est un peu facile, et quand tu parles de scénario, ça me fait sourire : il doit tenir sur un post-it. C'est le minimum syndical scénaristique, celui qu'on t'apprend pour tes compositions de primaire : situation initiale / élément perturbateur / péripéties / situation finale. Même Anna Gavalda fait mieux (je te cherche, là).<br /> <br /> Je n'suis pas contre La vie au ranch. C'est juste un film raté (contrairement à Simon Werner, qui a au moins le courage de prendre un parti-pris de mise en scène)(pas novateur, mais présent). Oui au nouveau cinéma, non au verbiage.<br /> <br /> Alors je sais bien qu'on est rarement d'accord en ciné, toi et moi, que je suis très littéraire et très esthétique (donc peu authentique, sans doute), mais pousse pas trop loin, hein. Je suis tolérant (la preuve, je suis allé le voir !). On a critiqué lourdement la non-danse avant de dire que c'est un truc d'intellos, on fera pareil avec le non-cinéma.
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